Non classé

Hypertrophie de prostate

Qu’est ce que l’hypertrophie prostatique ?

L’adénome de prostate, encore appelé hypertrophie prostatique ou HBP peut avoir différents symptômes qui peuvent être d’ordre irritatif ou obstructif.

L’hypertrophie prostatique est une condition fréquente de l’ordre de 80 % à partir de 70 ans. Cependant cette hypertrophie ne fait pas forcément l’objet de symptômes cliniques.

Environ 25 à 50 % des hypertrophie prostatiques anatomiques font l’objet de symptômes cliniques.

L’hypertrophie se fait au dépens de la zone de transition et également du lobe médian.

L’hypertrophie se fait  sous l’effet des androgènes (di-hydro-testostérone, DHT) avec apparition de nodules stromaux et de nodules glandulaires.

Il s’en suit une augmentation du volume prostatique avec compression de l’urètre qui permet d’uriner.

Les symptômes peuvent également se classer en 3 groupes :

  • phase de remplissage : pollakiurie (uriner plus souvent et un moins gros volume) diurne et nocturne, urgenturie, nycturie (le fait de se réveiller la nuit pour uriner)
  • phase mictionnelle : retard au démarrage, dysurie, jet faible, interruption du jet, nécessité de pousser
  • phase post mictionnelle : gouttes retardataires, sensation de vidange vésicale incomplète

Le dépistage de l’hypertrophie prostatique se fait par échographie réalisée par voie sus-pubienne qui permet souvent d’avoir une précision suffisante pour le traitement médicamenteux.

L’échographie permet également de mesurer le résidu vésical post  et d’objectiver une vidange incomplète.

Il est possible que l’hypertrophie prostatique se complique d’une rétention aiguë d’urine avec l’impossibilité d’uriner. Cette situation angoissante pour l’homme conduit à un sondage vésical. Une tentative de sevrage de la sonde est effectuée quelques jours plus tard sous traitement médicamenteux. Après une rétention aiguë d’urine un traitement plus poussé que les médicament est souvent envisagé dont l’embolisation fait partie.

La complication chronique de l’hypetrophie prostatique symptomatique est l’affaiblissement du muscle vésical avec apparition de diverticules vésicaux et parfois une dilatation des voies urinaires et une insuffisance rénale obstructive.

Quels traitements pour l’hypertrophie prostatique ?

La gravité des symptômes liés à l’hypertrophie prostatique peut être évaluée par le score IPSS.

Les patients présentant un score IPSS faible peuvent faire l’objet d’un traitement médicamenteux. Il existe différentes classes médicamenteuses pour traiter les symptômes qui peuvent être variés.

  • Alphabloquants (Alfuzosine ou Tamsulosine par exemple) : ils sont utilisés pour détendre les muscles lisses présents dans la vessie, l’urètre et la prostate et participent ainsi à la facilitation de la miction. Ils présentent comme principal effet secondaire l’hypotension orthostatique qui est parfois mal tolérée. D’autres effets secondaires sont répertoriés notamment les troubles de l’éjaculation.
  • Inhibiteurs de la 5 alpha réductase (Finastéride ou Duastéride par exemple) : ils sont utilisés pour diminuer le volume de la prostate en modifiant les hormones présentes dans la glande. La diminution de volume peut aller jusqu’à 20 % après 12 mois de traitement. Cette diminution de volume conduit à l’amélioration des symptômes. Les effets secondaires sont les troubles liés aux modification hormonales, à savoir, la prise de poids, baisse de la libido et gynécomastie, ainsi que troubles de l’érection et de l’éjaculation.
  • Les plantes comme le Permixon qui ont des propriétés de décongestionnant de l’appareil urinaire.

Les patients qui présentent un score IPSS modéré à sévère se voient proposer des alternatives aux traitements médicamenteux comme les traitements mini invasifs tels que l’embolisation des artères prostatiques ou les intervention chirurgicales.

Concernant les intervention chirurgicales il en existe 2 grands types, la Résection Trans Urétrale de Prostate bipolaire (RTUP), technique classique et la Vaporisation Laser également par voie trans urétrale. L’adénectomie voie haute n’est plus une technique d’actualité au vu des progrès des techniques laser.

Les techniques chirurgicales présentent comme principal inconvénient la création d’une éjaculation rétrograde.

  1. RTUP (Résection Transurétrale de la Prostate) : La RTUP est une procédure chirurgicale classique qui vise à traiter l’agrandissement de la prostate. Voici comment cela fonctionne :
    • Vous serez sous anesthésie générale ou locale pour la procédure.
    • Le chirurgien insère un instrument spécial appelé résectoscope dans l’urètre, atteignant ainsi la prostate.
    • À l’intérieur du résectoscope, il y a un fil chaud ou une lame qui enlève doucement l’excès de tissu de la prostate.
    • Cette méthode permet de dégager le passage de l’urine, réduisant ainsi les symptômes urinaires liés à l’hypertrophie de la prostate.
    • La récupération peut prendre quelques jours à une semaine, et vous pouvez ressentir quelques désagréments temporaires.
    • Complications possibles :
      • Saignements : Après la RTUP, il peut y avoir des saignements temporaires, mais ces saignements devraient diminuer au fil du temps.
      • Infection urinaire : Il existe un risque d’infection urinaire, bien que ce soit relativement rare.
      • Rétrécissement de l’urètre : Dans de rares cas, l’urètre peut se rétrécir, nécessitant une autre intervention.
    • Effets secondaires courants :
        • Éjaculation rétrograde : Il se peut que vous ne puissiez plus éjaculer normalement, ce qui signifie que le sperme entre dans la vessie au lieu de sortir.
        • Incontinence temporaire : Vous pourriez avoir des problèmes temporaires de fuite urinaire, mais cela s’améliore généralement avec le temps.
  2. Vaporisation Laser : La vaporisation laser est une approche plus récente pour traiter l’hypertrophie de la prostate, et voici comment cela fonctionne :
    • Comme pour la RTUP, vous serez sous anesthésie générale ou locale.
    • Le médecin utilise un laser spécial pour enlever ou vaporiser l’excès de tissu de la prostate.
    • Cette méthode a l’avantage d’être moins invasive que la RTUP, ce qui signifie généralement une récupération plus rapide et moins de douleur.
    • Les saignements sont également réduits avec la vaporisation laser.
    • Complications possibles :
      • Saignements : Bien que la vaporisation laser réduise les saignements par rapport à la RTUP, il peut y avoir des saignements temporaires.
      • Irritation urétrale : Certains patients peuvent ressentir une irritation temporaire de l’urètre.
    • Effets secondaires courants :
      • Brûlures pendant la miction : Après la vaporisation laser, vous pourriez ressentir une légère sensation de brûlure pendant la miction, qui s’atténue avec le temps.
      • Incontinence temporaire : Comme avec la RTUP, une incontinence temporaire peut survenir mais tend à s’améliorer au fil du temps.
      • Ejaculation rétrograde